Paris, 1 août [1880], dimanche midi
Cher bien-aimé, je suis prête, ce qui ne veut pas dire que je sois bien gaillarde ; mais enfin je suis sur pied. Quant à toi, j’espère que tu as fait un assez bon somme ce matin pour être tout à fait dispos malgré le temps grimauda et pluvieux qu’il fait en ce moment. Lesclide est venu faire le déblaiement des lettres. Il t’attend. Mme Lockroy, sortie pour voir Mme Jules Simon n’est pas encore rentrée. Moi je suis prête et j’ai même eu le temps de faire mes comptes de fin de mois, d’où il résulte que je suis à découvert de 67 F. 50 et cela ne me fait pas rire, je t’assure. D’autre part tu as à payer outre les 200 F. pour la maison, les gages 205 F., ce qui avec les 67 F. 50 ci-dessus 67 F. 50 font 472 F. 50. Tant que tu ne me les auras pas donnés [1] je serai très agacée et pas du tout contente. Il est vrai que tu t’en fiches comme de l’an quarante. C’est triste.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16401, f. 208
Transcription d’Emma Antraygues et Claire Josselin
a) « grimod ».