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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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20 août [1850], mardi après-midi, 3 h.

Mon Dieu que je suis tourmentée, mon petit homme, et que je désire que tu viennes pour me tranquilliser. Pourvu que tu ne sois pas retenu jusqu’au soir hors de chez toi ? Vraiment, je souffre tant que je ne sais plus ce que je dis. Je ne sens que deux choses : mon inquiétude et mon amour. Du reste, mon cerveau est entièrement à la merci de la plus effroyable migraine qui se puisse trouver. Je m’interromps à chaque instant pour te gribouiller ces quelques mots plaintifs. Hier, pendant que j’étais chez Eugénie, Mme Sauvageot a envoyé tes chaussettes avec une lettre dans laquelle elle me dit qu’elle ne peut pas les vendre moins de 24s la douzaine au lieu de 22s qu’elle te les faisaita payer les autres années. Tu verras si tu veux les garder. Dans le cas contraire, je les lui renverraib tout de suite. Peut-être aurais-tu bien fait de charger ta femme de cette commission puisqu’elle peut en avoir à 18s la douzaine. Quant à moi, je ne peux que m’en rapporter à cette femme qui ne m’a jamais trompée. Tu décideras de cela tantôt pour que je lui envoie tout de suite ou ses chaussettes ou son argent. En attendant, je voudrais pour tout au monde savoir où tu es, ce que tu fais et comment va ta gorge. Je te baise, je t’aime, je souffre, je m’inquiète, je t’adore et je te bénis.

Juliette

MVHP, MS a8431
Transcription de Joëlle Roubine et Michèle Bertaux

a) « faisais ».
b) « renverrais ».

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